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Syndrome du défilé cervico-thoracique

 

Présentation de l’Institut Français de Chirurgie de la Main spécialisé dans les pathologies de l’épaule  et des nerfs – IFCE

 

Qu’est ce que le syndrome du défilé cervicothoracique ?

Le syndrome du défilé cervicothoracique correspond anatomiquement à la compression du plexus brachial et des vaisseaux sous-claviers dans un passage étroit formé par le défilé interscalénique et l’espace costo-pectoral.Les causes de ce problème sont multiples. Il s’agit très souvent de formes fonctionnelles liées à la posture avec une horizontalisation des clavicules, à une hypertrophie mammaire, plus rarement des causes anatomiques existent comme la présence d’une côte surnuméraire plus ou moins complète. La présence d’une côte cervicale est observée chez moins de 1% de la poulation et elle est 9 fois sur 10 asymptomatique

Quels sont les signes cliniques ?

Les éléments anatomiques sont compressés lors de l’élévation du membre supérieur, typiquement pour aller chercher un objet sur une étagère ou accrocher du linge.

Les formes cliniques sont très variables :

  • Les formes vasculaires pures se révèlent par une ischémie d’effort, une phlébite d’un membre supérieur, une embolie distale voire un syndrome de Raynaud. Ces formes représentent environ 5% de l’ensemble des cas.
  • Les formes nerveuses pures sont aussi rares ; il existe des formes hautes et des formes basses qui se manifestent par une douleur due à une atteinte d’un tronc nerveux du plexus brachial, avec des paresthésies à type de fourmillement ou d’engourdissement, parfois même avec une paralysie motrice comme une  » griffe cubitale  » par atteinte des racines C7-C8.
  • La forme mixte est la plus fréquente mais aussi la plus difficile à diagnostiquer. Elle se caractérise par des douleurs dans le bras et une sensation de lourdeur majorée lors de l’élévation du bras ; les patients ne peuvent pas rester longtemps les bras en l’air.

Le diagnostic est souvent difficile à poser et les patients errent de médecin en médecin avant que le diagnostic soit posé. Le diagnostic repose avant tout sur l’examen clinique et l’interrogatoire .
Certaines manœuvres permettent de démasquer le problème vasculaire. Les manœuvres d’Adson de Wright et de Roos mettent en évidence un amortissement ou une disparition du poul radial et une crampe musculaire

Quels sont les examens complémentaires utiles ?

L’écho-Doppler pulsé permet d’étudier les vaisseaux sous-claviers et de rechercherun rétrecissement ou une dilatation anévrysmale sachant qu’un souffle correspond à un retrécissement de plus de 50% du calibre.
Deux tests cliniques positifs et un Doppler positif posent le diagnotic.
Les radiographies standards du rachis cervical recherchent la présence d’une côte ou d’un moignon de côte surnuméraire.
L’électromyogramme est rarement significatif sauf dans les formes nerveuses patentes avec une paralysie sensitivo-motrice établie.
L’IR.M n’est pas très contributive et langioscanner spiralé pourrait être utile.

Quel est le traitement du syndrome du défilé cervicothoracique?

Le traitement est essentiellement fonctionnel par une réeducation adaptée.
Cette réeducation a pour but d’ouvrir le défilé et la pine costo-claviculaire. Le résultat réclame du temps en général et le maintenir nécessite un entretien physique adéquat.
Le traitement chirurgical n’intervient que pour des formes déficitaires patentes ou lors de la mise en évidence d’un obstacle anatomique identifié. La voie d’abord cervicale est surtout utilisée pour les formes neurologiques avec résection d’une côte cervicale ou de tractus fibreux ; la voie axillaire de Ross est plutôt réservée aux formes vasculaires nécessitant la résection de la 1e côte.

Quels sont les risques de cette intervention?

– les risques génériques:

Les risques génériques sont l’hématome post-opératoire, l’infection post-opératoire, l’algodystrophie, les complications liées à l’anesthésie.

– les risques spécifiques : 

Le risque essentiel est lié à la neurolyse du plexus brachial. Cette dissection est extrèmement minutieuse et nécessite une très bonne connaisssance de l’anatomie régionale. Elle se réalise microchirurgicalement et sous loupes grossissantes.
Le risque vasculaire est aussi particulièrement important lors de la résection de la 1e cote par voie axillaire. Une plaie d’un vaisseau exigera sa réparation. Une brêche pleurale est en générale sans conséquence.

Le problème le plus grave est la blessure complète ou partielle d’une racine nerveuse qui exigera sa réparation avec une récupération longue.

 

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