Maladie de la main

Les « doigts de porte »

 

SOS MAINS de l’Institut Français de Chirurgie de la Main – IFCM

 

Les traumatismes par écrasement de la dernière phalange représentent l’urgence chirurgicale pédiatrique la plus fréquente dans notre centre.
Son incidence est évaluée à au moins 3,5% des accidents domestiques de l’enfant (CANAM 1991).

Bien que tous les âges soient touchés il existe un pic de fréquence entre 1 et 3 ans et le majeur est le premier atteint en fréquence. Les portes ou portières sont effectivement en cause dans 75% des cas.

Quelles sont les lésions possibles ?

Les lésions vont d’une simple ecchymose pulpaire à une amputation complète en passant par :

  • L’hématome sous unguéal
  • La désinsertion de la tablette de l’ongle
  • Une plaie plus ou moins contuse du lit de l’ongle
  • Une fracture de la phalangette (P3) pouvant parfois intéresser le cartilage de croissance (lésion de SEYMOUR) ou la surface articulaire de l’articulation avec la phalangine (P2), inter-phalangienne distale
  • Une atteinte tendineuse (insertion de l’extenseur ou du fléchisseur)
  • Des lésions neuro-vasculaires allant jusqu’à l’ischémie distale

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Quel est le traitement ?

 

Les panaris

 

SOS MAINS de l’Institut Français de Chirurgie de la Main – IFCM 

 

Qu’est ce qu ‘un panaris ?

Un panaris est une infection aiguë d’un doigt qui atteint la peau et les tissus sous la peau, à la suite d’une piqûre septique souvent minime voire passée inaperçue.
Dans la majorité des cas, il s’agit d’une infection qui survient au bord de l’ongle à la suite de l’arrachement d’une petite peau, c’est la classique  » tourniole « .ou  » mal blanc  »
Néanmoins, un panaris peut se localiser sur l’ensemble du doigt.

Quels sont les signes cliniques ?

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Initialement, il s’agit d’une douleur au bord de l’ongle, avec une sensation de tension. La peau est rouge, chaude et un peu gonflée. Ce stade est encore réversible, soit spontanément, soit après un traitement local.
Après quelques heures à quelques jours, la douleur devient intense, pulsatile, insomniante. La zone infectée est rouge, douloureuse et très gonflée et du pus est parfois visible au bord de l’ongle. 

Les phlegmons

 

SOS MAINS de l’Institut Français de Chirurgie de la Main – IFCM

 

Qu’est ce qu’un phlegmon ?

Les tendons fléchisseurs sont entourés d’une gaine, étendue de la base de P3 à la tête du métacarpien correspondant. Cette gaine est tapissée intérieurement d’un tissu synovial qui circonscrit une cavité virtuelle remplie du liquide synovial.

L’ infection de cette gaine s’appelle un phlegmon.

Deux modes de contamination sont à distinguer :

 

  • inoculation directe par un agent vulnérant : lors d’une piqûre septique ou d’une plaie de la gaine, les germes peuvent se propager rapidement le long du tendon.
  • inoculation indirecte par diffusion au contact de la gaine à partir d’un foyer infectieux voisin.
    C’est une infection grave, d’évolution très rapide qui peut laisser des séquelles si elle n’est pas précocement diagnostiquée et traitée.

    Phlegm2Phlegm
    Phglom

    Quels sont les signes cliniques ?

    Quelques heures à quelques jours après le traumatisme (plaie par couteau, tournevis, piqûre, griffure, morsure…) apparaissent un gonflement du doigt, des douleurs sur le trajet du doigt, dans la paume voire au pli du poignet.

 

Les morsures animales

 

SOS MAINS de l’Institut Français de Chirurgie de la Main – IFCM

 

Les morsures animales sont devenues un véritable phénomène de société depuis que la population des animaux de compagnie ne cesse de croître. 7% à 17% des patients consultants pour morsure animale développeront une infection à Pasteurella Multocida.

Les morsures de chats sont responsables de 65% des cas d’infection.

Quelles sont les lésions possibles ?

L’aspect initial n’est pas toujours alarmant et le délai de consultation des blessés est donc souvent retardé.

En se référant à la classification de Vilain et Michon nous distinguerons les morsures mutilantes, les morsures délabrantes, les morsures ponctiformes ou multi-ponctiformes.

C’est ce dernier type qui pose le plus de problèmes car sous une apparence anodine, la gravité réelle peut être mésestimée par le patient mordu ou par le médecin.

Leur gravité potentielle dépend :

  • de l’agressivité de l’animal mordeur et de l’importance des lésions mécaniques.
 

Syndactylie

 

Présentation de l’Institut Français de Chirurgie de la Main spécialisé dans les pathologies de la main – IFCM

 

Qu’est-ce qu’une syndactylie ?

Syndactylie signifie doigts collés. Cette définition s’applique également aux orteils. Il s’agit d’une malformation congénitale fréquente. Elle est due à un défaut de séparation des rayons digitaux.
Chez l’embryon l’ébauche de main est en forme de palette. La maquette cartilagineuse qui aboutira aux phalanges est précocement séparée en 5 rayons digitaux mais tout est englobé par du tissu embryonnaire (la future peau).

Syndactylie1

Le tissu entre les doigts est programmé pour disparaître, entraînant la formation de 4 commissures digitales et de 5 doigts.
Ce processus normal de « mort cellulaire programmée » est nommé apoptose.
Un dérèglement de l’apoptose abouti à la persistance de la peau entre deux ou plusieurs doigts : c’est le type de syndactylie le plus fréquent : syndactylie cutanée ou membraneuse.
Plus rarement, il s’agit d’une anomalie de la maquette cartilagineuse embryonnaire. 

Les mains botes radiales

 

Présentation de l’Institut Français de Chirurgie de la Main spécialisé dans les pathologies de la main – IFCM

 

Définition des mains botes radiales

Les mains botes radiales sont des malformations congénitales rares, au retentissement fonctionnel sévère.

La main bote radiale congénitale regroupe des manifestations cliniques variées dont le point commun est l’hypoplasie ou l’aplasie (absence) complète du radius. Les conséquences directes sont la suppression de la pronosupination et de la fonction du poignet, mais d’autres formes associent des atteintes des doigts, voire du coude et de l’épaule. Enfin, les mains botes s’inscrivent parfois dans des syndromes polymalformatifs dont le pronostic peut être létal à court terme. Il ne s’agit donc pas d’une simple malformation du radius mais d’une atteinte globale du membre supérieur avec anomalie du cubitus, des muscles, des articulations, des nerfs et des artères. Le pronostic esthétique et fonctionnel ne peut être que médiocre. Toutefois, au cours des dernières années, de nouvelles techniques chirurgicales ont amélioré la qualité des résultats. 

Paralysie du nerf interosseux

 

Présentation de l’Institut Français de Chirurgie de la Main spécialisé dans les pathologies de la main – IFCM

 

Qu’est ce que la paralysie du nerf interosseux antérieur ?

Le nerf interosseux antérieur est une branche essentiellement motrice du nerf médian. Il naît 5 à 8 centimètres sous l’épicondyle médial au dessus de l’arcade du flexor digitorum superficialis, après le passage entre les deux chefs du pronator teres. Il donne alors ses branches pour le flexor pollicis longus, puis la branche pour le flexor digitorum profondis indicis et dans certains cas (50%) pour le flexor digitorum profondus majus. Il accompagne ensuite l’artère interosseuse antérieure en passant entre et sous le corps du flexor pollicis longus et le corps du flexor digitorum profondus, il donne enfin la branche du pronator quadratus qu’il aborde par sa face profonde puis il donne quelques branches terminales sensitives pour l’articulation du poignet mais aucune branche à destinée cutanée. 

Syndrome de loges au membre supérieur

 

Présentation de l’Institut Français de Chirurgie de la Main spécialisé dans les pathologies du membre supérieur – IFCM

 

Qu’est ce qu’un syndrome de loges ?

Les syndromes de loges (compartemental syndrom pour les anglo-saxons) regroupent plusieurs tableaux dont le point commun est l’augmentation de la pression à l’intérieur d’un compartiment fermé perturbant la fonction et la viabilité des tissus contenus dans ce compartiment.

L’augmentation de la pression intramusculaire est au cœur de la physiopathologie du syndrome de loges. Deux mécanismes d’élévation de la pression sont individualisables :

  • La diminution du contenant induit une diminution du volume de la loge musculaire et correspond essentiellement aux bandages et aux plâtres trop serrés ou aux compressions prolongées.
  • L’ augmentation du contenu correspondent à l’œdème lié à l’ischémie ou à un hématome.

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Le syndrome de loge aigu correspond aux symptômes aiguës accompagnant l’augmentation pathologique brutale de la pression intra-musculaire. Le mécanisme du syndrome aiguë de loge associe dans un cercle vicieux et auto-entretenu la baisse de la vascularisation tissulaire et l’augmentation de la pression intra-musculaire. 

Accidents d’injections sous haute pression dans la main

 

Présentation de l’Institut Français de Chirurgie de la Main spécialisé dans les pathologies de la main – IFCM

 

Qu’est ce que l’ injection sous haute pression ?

Il s’agit de l’injection accidentelle par un pistolet d’un produit toxique à l’intérieur de la pulpe du doigt.
L’accident se produit habituellement par grattage avec le doigt pour désobstruer l’orifice de sortie d’un pistolet bouché et le contact direct n’est pas toujours nécessaire.

L’outil responsable délivre en effet une pression supérieure à 700 kg/cm2 ce qui correspond à une vitesse d’injection du produit de plus de 45 mètres/seconde.
Une plaie cutanée peut se produire même si la buse est située à 3 cm de la pulpe du doigt.

Cela explique :

  • l’inexpérience fréquente de l’ouvrier ou de l’amateur bricoleur victime de l’accident,
  • le siège du point d’entrée qui intéresse le plus souvent la pulpe de l’index de la main dominante,
  • la bénignité apparente de l’orifice d’entrée, souvent punctiforme, anodin, d’autant que le doigt est peu douloureux dans les trois premières heures bien que la diffusion du produit soit très importante.
 

TMS : Troubles musculo squelettique et prévention

 

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Qu’est-ce que les TMS ?

La prévention de la maladie professionnelle doit toujours être un objet de préoccupation tant du point de vue des salariés que de celui des directions d’entreprises.
Aujourd’hui, elle exige une attention renouvelée dans la mesure où le nombre de ces maladies croît depuis plusieurs années, passant de 5000 en 1991 à 7500 en 1994 et près de 10000 en 1998 selon les chiffres.

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Une grande partie de cette augmentation est due aux affections péri-articulaires (tableau n°57 du régime général et n°39 du régime agricole), maladie professionnelle couramment appelée trouble musculo-squelettique ou TMS.

Elle représente 26% de l’ensemble des maladies professionnelles en 1991, 58% en 1994 et en 1997 elle en représente 64% selon les derniers chiffres.
Cela représente un coût financier croissant puisque le poids des dépenses du tableau n° 57 est passé de 42.7 à 59.6% du total des dépenses inhérentes à l’ensemble des maladies professionnelles.